Une conférence de la Commission Européenne à Budapest a révélé des avancées dans l’établissement d’un ciel unique européen, indispensable pour diminuer les temps de vol, produire des économies en carburant et en émission de CO2 mais auquel s’opposent farouchement certains employés du contrôle aérien.
Pour faire simple, le principe du ciel unique européen s’appuie sur une gestion du contrôle aérien au niveau régional plutôt que national. Il permettra une optimisation de la navigation aérienne qui permettra à plus d’avions de parcourir nos cieux plus facilement. Et probablement de diminuer les coûts pour les passagers, puisque la CE prévoit des économies de 150 000 tonnes de carburant par an, sans parler de la baisse des émissions de CO2 estimée à 500 000 tonnes par an.
Trois grandes mesures ont été annoncées par Siim Kallas, le commissaire européen aux transports. Tout d’abord l’anticipation – pour la première fois – par la Commission et les intervenants du transport aérien de l’incidence des retards inévitables de l’été prochain, avec la mise en route d’actions à court terme comme par exemple la mobilité des contrôleurs. Ensuite, l’étude du renforcement d’Eurocontrol, notamment dans l’évaluation des performances et la gestion du réseau pour l’Union Européenne. Enfin, la signature d’un protocole entre l’Union Européenne et les Etats-Unis en matière de recherche et développement, ainsi qu’une première annexe portant sur les activités de coopération et les questions d’interopérabilité dans le cadre de leurs programmes respectifs de modernisation de la gestion du trafic aérien, SESAR et NextGen.
Le but de la conférence de Budapest était d’établir des mesures concrètes, une coopération accrue entre les membres de l’UE ainsi que l’inclusion dans le projet de ciel unique de pays ne faisant pas partie de l’Union. Le projet de création des FAB, les blocs d’espace aérien fonctionnels, a été renforcé tout comme l’approche globale et centralisée de la gestion du trafic, intégrant toutes les phases de vol depuis l’aéroport de départ jusqu’à celui d’arrivée.
Kallas a parlé de « phase cruciale » dans la construction du ciel unique, estimant qu’il était temps d’établir un calendrier durable qui permette la gestion à long terme du trafic aérien en Europe. Et il a remarqué qu’il n’y avait que 20 centres de contrôle aérien aux Etats-Unis, contre 58 en Europe qui gèrent un trafic pourtant inférieur de moitié. Mais si ce ciel unique pourrait apporter de gros bénéfices aux compagnies comme à leurs passagers, il n’est pas franchement apprécié par les employés du contrôle aérien, en particulier français, belges et espagnols, qui s’y sont fortement opposés, déclenchant plusieurs grèves en juillet et novembre derniers.
air-journal.fr
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