mercredi 19 janvier 2011

Aviation & développement durable

Le développement technologique du siècle dernier nous permet d'aller où bon nous semble en un temps record. En quelques années, ce principe semble être acquis par la plupart de la population mondiale. Le trafic mondial a explosé ces dernières années et n'est pas prêt de s'arrêter. Ce développement du transport aérien a des conséquences sur l'environnement. A l'heure où l'homme sur-exploite sa planète et commence à s'en rendre compte, l'aviation peut-elle continuer de se développer de la sorte ou doit radicalement s'adapter?


Le transport aérien a un bilan écologique exécrable et contribue aux émissions de gaz à effet de serre. En moyenne, la consommation par passager est de cinq litres par cent kilomètres. En faisant une comparaison avec les voitures modernes, c'est mauvais. La moyenne diffère selon la distance, tout comme la voiture, un long courrier consomme moins qu'un moyen ou un court courrier. Ainsi, sur un Paris-New York, une personne pollue autant en avion que si elle avait pris sa voiture. Quelques chiffres: 25 millions de tonnes de kérosène par an, 2 milliards de passagers annuels. Pour qu'un vol transatlantique n'augmente pas la concentration en CO2 de l'atmosphère, il faudrait planter une certaine quantité d'arbres pour absorber les 150 tonnes de CO2 dégagés; quinze hectares doivent être nécessaire pour un seul vol, ce qui est impossible vu le nombre de vols par jour.

L'impact global du transport aérien est de l'ordre de 3% à 4% pour-cent, ce qui est peu, le transport maritime pollue plus, et en même temps beaucoup car cela correspond aux émissions d'un pays comme la Grande Bretagne. Il est de toute évidence qu'on ne peut pas lutter contre l'effet de serre et en même temps parler d'aviation.

Mais, comme économie rime avec écologie, l'industrie du transport aérien a déjà accompli de nombreux efforts. Les avions modernes polluent moins que les anciens; toutes les compagnies investissent sur l'achat de nouveaux appareils pour réduire la consommation de carburant. De nouvelles normes vont faire progressivement leur apparition pour économiser encore le précieux kérosène. On parle d'améliorer les trajectoires d'approche, d'améliorer les décollages et atterrissages ou encore de diminuer les déplacements sur le tarmac. Mine de rien environ neuf millions de tonnes de CO2 seraient économisés. Boeing construit de nouveaux longs courrier plus économiques et Airbus entend diminuer les vols en développant des avions de plus grand capacité. toutes ce mesures, mêmes dérisoires, sont nécessaires.





Cependant, la pollution la plus faible est excessive si elle ne répond à aucun besoin.La plupart des vols présentent une utilité sociale ou économique. Quelle est la contribution à l'effet de serre de mon voyage par rapport au service rendu ou à la richesse produite? Telle est la question. Trouver l'utilité de l'avion par rapport à d'autres moyens de transports moins gourmands en énergie. Justifier un vol pour les vacances ou un voyage d'affaire est équivalent à un week-end à Barcelone? A défaut de pouvoir supprimer les émissions de l'aviation d'aujourd'hui, il faudrait trouver le juste milieu en ce qui concerne son utilisation.

Le transport aérien est, de facto, le moyen de transport le plus polluant par personne. Tant que les avions devront avoir recours aux énergies fossiles, le problème ne disparaîtra pas. A l'heure où un vol en avion est aussi commun de prendre le bus, c'est plus la société de consommation d'aujourd'hui qu'il faudrait revoir, plus que la pollution en elle-même. Le problème des airs se reporte sur tous les moyens de déplacement. Tant que l'or noir coulera, ce sera une guerre interminable entre pro-pétrole et écologistes. Sa disparition bouleversera considérablement le monde tel que nous le connaissons et le transport aérien démocratisé à l'extrême ne sera plus. Sera-t-il déjà trop tard?

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