LONDRES/MADRID, 21 février (Reuters) - International Airlines Group (IAG), né de la fusion de British Airways et d'Iberia, cherchera des acquisitions de compagnies aériennes européennes de taille modeste avant de s'engager dans de grosses opérations.
Selon le directeur général d'IAG Willie Walsh, British Airways et Iberia ont établi une liste de douze cibles potentielles. IAG se veut le fer de lance de la consolidation mondiale du secteur aérien en intégrant à son réseau des transporteurs d'Asie et d'Amérique latine, mais les grandes manoeuvres devraient commencer en Europe.
"La première compagnie à rejoindre IAG sera très probablement européenne, simplement pour des raisons de réglementation", a dit à Reuters une source proche du dossier.
Le secteur aérien est l'un des plus réglementés en ce qui concerne la limitation des participations détenues par des investisseurs étrangers.
Les législations de l'Union européenne, des Etats-Unis et de l'Australie compliquent les fusions entre compagnies locales et étrangères, ce qui rend plus facile les rapprochements entre compagnies de l'Union européenne.
Les Etats hongrois, polonais, tchèque, scandinaves et portugais ont déjà fait savoir qu'ils souhaiteraient céder leurs participations dans leurs compagnies aériennes nationales, et des analystes perçoivent Air Portugal (TAP) comme la meilleure affaire pour IAG compte tenu de l'attractivité de son réseau de vols long-courriers.
TAP Portugal visée par le groupe IAG ? |
"Air Portugal est leader en capacité pour les liaisons de l'Europe vers le Brésil, qui est un marché en forte croissance", note Andrew Lobbenberg, analyste chez RBS. "Il dispose également d'un portefeuille de dessertes en Afrique vers les anciennes colonies portugaises, qui sont désormais des marchés haut de gamme pour les voyages, l'Angola notamment."
Une éventuelle fusion entre la première compagnie brésilienne, TAM Linhas Aereas et la chilienne LAN - qui donnerait naissance au premier groupe aérien d'Amérique latine si les autorités donnent leur feu vert - accélérerait la nécessité pour IAG de gagner des parts de marché dans cette région à forte croissance.
"Dans tous les cas, le réseau brésilien de TAP serait très utile dans le portefeuille d'IAG", ajoute Andrew Lobbenberg.
DÉVELOPPEMENT VERS L'ASIE ?
Si IAG était contraint d'attendre pour obtenir ces dessertes brésiliennes lucratives, des analystes estiment qu'il pourrait se tourner vers une compagnie desservant le monde entier, comme la finlandaise Finnair avec laquelle il est déjà en partenariat.
IAG se place en cinquième position pour les voyages reliant l'Europe à l'Asie avec une part de marché d'environ 5%, et pourrait s'intéresser aux liaisons long-courriers de Finnair vers l'Asie, qui représentent quasiment deux tiers du chiffre d'affaires de la compagnie finlandaise.
"Les liaisons vers cette région (l'Asie) dépasseront bientôt celles vers l'Atlantique Nord en termes de sièges/kilomètre", commente Andrew Evans, analyste chez Nomura.
"En Europe, son partenaire Finnair a un avantage géographique naturel pour desservir le marché de l'Asie du Nord compte tenu des couloirs aériens, mais il manque d'un vaste marché point à point (c'est-à-dire sans escale)", ajoute-t-il.
La capitalisation de Finnair s'élève à quelque 575 millions d'euros, selon des données Thomson Reuters.
aerocontact.com
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