C'est uniquement le facteur prix qui a finalement permis à Boeing d'emporter le contrat des avions-ravitailleurs de l'US Air Force face à EADS et son Airbus, plus performant mais plus coûteux. Un recours européen n'est pas exclu mais semble peu probable.
Si Boeing l'a finalement emporté contre EADS dans l'appel d'offres des avions-ravitailleurs, c'est que son appareil était moins cher que celui d'Airbus. C'est du moins l'explication avancée ce vendredi dans la presse américaine, pour justifier la décision du Pentagone.
Selon le secrétaire d'Etat américain en charge de l'armée de l'Air, Michael Donley, l'écart de prix entre les deux offres « n'était pas inférieur à 1% », soit l'écart maximal éliminatoire, au dessous duquel le Pentagone aurait été obligé de prendre en compte des critères supplémentaires, qualitatifs ceux-là, pour départager le Boeing et l'Airbus.
Selon le secrétaire adjoint à la Défense, William Lynn, Boeing l'aurait même emporté « haut la main », ce qui laisse supposer que la différence de prix, calculée sur les coûts d'acquisition et d'exploitation de l'avion, était suffisamment nette. Contrairement au précédent appel d'offres, remporté par EADS, qui favorisait l'appareil le plus performant, celui-ci avantageait le moins cher, ce qui profitait à priori au Boeing, plus petit et moins performant.
Une image de l'a330 " MRTT " proposé par Airbus à l'US Air Force ... |
De quoi rendre difficile la possibilité pour le groupe européen de porter réclamation devant la Cour des comptes américaine (GAO). Les dirigeants d'EADS et d'Airbus devraient se réunir lundi pour examiner en détail les motivations de la décision du Pentagone et décider éventuellement d'engager une procédure.
Le département d'Etat américain a 10 jours pour informer en détail le perdant des raisons de son choix. Après quoi, EADS a 10 jours pour faire appel devant le GAO, comme l'avait fait Boeing en mars 2008, après la victoire d'EADS dans le précédent appel d'offres. Si EADS décidait de porter réclamation, le GAO aurait ensuite 100 jours pour trancher. Mais rien ne laissait penser ce vendredi qu'EADS s'apprêtait à se lancer dans une procédure. Au début du mois, le patron d'EADS North America, Ralph Crosby, avait même déclaré : « A moins d'une erreur flagrante dans la procédure, je nous pense pas que nous ferons une réclamation ».
Louis Gallois , à la tête d'EADS ... |
Au lendemain du verdict, les dirigeants d'EADS ne semblaient toutefois rien exclure. «On est déçu et perplexes, déclarait ce matin le président exécutif, Louis Gallois. On s'interroge sur les raisons pour lesquelles on a perdu. Je crois que l'US Air Force a indiqué que c'était une question de prix».
Sur la photo , Tom Enders ... |
Dans un mémo interne aux salariés d'Airbus, le PDG Tom Enders se disait également déçu, mais semblait vouloir tourner la page. Cette « opportunité manquée », ne changera rien à la stratégie d'Airbus, affirmait-il. « Nous avons contraint notre concurrence à proposer un prix très bas. Le Pentagone a appris à apprécier notre haut niveau de professionnalisme. Ce n'est pas une mauvaise base pour nos futurs programmes aux Etats-Unis », conclut-il. « Remporter le contrat aurait été la cerise sur le gâteau, mais il nous reste le gâteau », soulignait-on chez Airbus.
lesechos.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ce blog est participatif. Merci de ne pas être insultant dans vos propos.